Si è appena concluso il 30° Festival Internazionale del film d’animazione di Annecy e tra le produzioni più interessanti abbiamo incontrato il lavoro di Michèle Lemieux e Jacques Drouin. Frédéric Glon, animatore ed incisore francese ci spiega il loro schermo di spilli e ci introduce ad una tecnica oggetto della mostra Alexeieff/Parker, Shadow Tamers dedicata ad Alexandre Alexeieff and Claire Parker, inventori del pinscreen. La mostra prosegue fino al 5 ottobre 2015.
Per chi conosce l’incisione e per gli incisori, l’invenzione di Alexandre Alexeief (1901 – 9 1982) e Clarie Parker (1906-1981) è magica. Come non pensare alla tecnica della maniera nera quando si guarda al lavoro di questi due cineasti. Come restare insensibili allo schermo di spilli, un’invenzione che mette in opera la luce?
All’interno di una cornice di metallo scorrono, dentro a minuscoli tubi, degli spilli. Ogni spillo, di colore nero, fuoriesce di 5 millimetri da ogni lato della sua guaina scorrevole di colore bianco. La luce radente illumina lo schermo. L’ombra di questi minuscoli spilli, più o meno infilati nella loro guaina, crea le sfumature formando così un’ immagine in bianco e nero di un’ incredibile dolcezza. La cinepresa è puntata verso il centro dello schermo, e l’animazione prende forma attraverso il movimento degli spilli che vi sono incastonati, immagine per immagine, a volte conficcandoli a volte respingendoli all’interno della propria guaina.
Michèle Lemieux e Jacques Drouin, dell’Ufficio Nazionale del Film del Canada (ONF), sono gli eredi di questa invenzione culturale e gli ultimi cineasti ad aver utilizzato lo schermo di spilli, del quale hanno svelato i segreti nel contesto della mostra Alexeieff/Parker, Shadow Tamers in programma al festival di Annecy. Come nella maniera nera del 17esimo secolo, dove la lastra di rame è lavorata dai numerosi passaggi del berceau, del brunitoio e del raschietto per creare la materia e le zone di luce, anche l’immagine dello schermo di spilli nasce dal nero.
Gli artisti, una volta di fronte allo schermo, disegnano con la luce esercitando una pressione sugli spilli attraverso diversi strumenti per creare le sfumature del grigio. Questi strumenti sono diversi e variegati: si passa da una lampadina, a un ditale, da un tappo di bottiglia ai rulli inchiostratori. In poche parole, una moltitudine di piccoli oggetti capaci di lavorare la luce senza rovinare il supporto dello schermo, poiché gli spilli, estremamente fini rendono lo schermo estremamente fragile.
Il lavoro di Alexandre e Parker acquista immediatamente un’altra dimensione. Rivedere, alla luce delle parole di Michèle Lemieux et Jacques Drouin, delle opere come Night on Bald Mountain (1933) o The Nose (1963), due capolavori realizzati con questa tecnica, ci trasporta nel cuore stesso dell’avventura dell’animazione. Lo scopo di questa esposizione è certamente raggiunto e dimostra il carattere incredibile di questa invenzione capace di impressionarci ancora oggi, all’era del digitale. Infatti, se uno spillo è un pixel, e questa nozione ci sembra facile da comprendere, vedere una miriade di spilli sottili imprigionati nello schermo è molto più significativo e ci riporta ad un concetto semplice ma essenziale: sanza luce non c’è immagine.
Frédéric Glon
L’écran d’épingle: l’invention magique d’Alexandre Alexeieff et de Claire Parker
Il vient de se terminer le 30° Festival International du film d’animation d’Annecy et, entre les production les plus interessantes, nous avons rencontré le travail de Michèle Lemieux et Jacques Drouin. Frédéric Glon, animateur et graveur français, nous explique «l’écran d’épingle» et nous introduit à la technique objet de l’exposition Alexeieff/Parker, Shadow Tamers, dédié aux inventeurs du PINSCREEN: Alexandre Alexeieff et Claire Parker. L’exposition restera ouverte jusqu’au 5 octobre 2015.
Pour tout ceux qui connaissent la gravure et pour les graveurs, l’invention d’Alexandre Alexeieff (1901–1982) et de Claire Parker (1901–1982) est magique. Car comment ne pas penser à la technique de la manière noire lorsque l’on voit le travail de ces deux cinéastes. Comment ne pas rester insensible à l’écran d’épingles, une invention qui met en œuvre la lumière ?
A l’intérieur d’un châssis en métal, coulissent dans de minuscules tubes de petites épingles. Chaque épingle de couleur noire dépasse de 5 mm de chaque coté de sa gaine coulissante de couleur blanche. La lumière est rasante et vient éclairer l’écran. C’est l’ombre de ces minuscules épingles plus ou moins rentrées dans leurs fourreaux qui crée les nuances, formant ainsi une image en noir et blanc d’une incroyable douceur. La camera est pointée au centre de l’écran, et l’animation se fait en faisant évoluer les épingles sur l’écran image par image, soit en les enfonçant soit en les repoussant.
Michèle Lemieux et Jacques Drouin de l’ONF du Canada sont les deux derniers cinéastes, utilisateurs de l’écran d’épingles, et c’est dans le cadre de l’exposition Alexeief-Parker du festival, qu’ils ont dévoilé les secrets de l’utilisation de l’écran d’épingles. Comme la manière noire datant du 17ème siècle, de la plaque de cuivre grainée de nombreuses fois par le berceaux, et de l’utilisation du brunissoir et du grattoir pour éclaircir, l’image part du noir. Les artistes, une fois devant l’écran dessine avec la lumière, exerçant sur leurs outils différente pression sur l’écran afin d’y créer les nuances de gris. Ces outils sont divers et variés, cela passe de l’ampoule électrique au dé à coudre, en passant par des rouleaux encreur. Bref, une panoplie de petits ustensiles, capables de travailler la lumière sans abîmer le support de l’écran. Car les épingles sont d’une grande finesse. L’écran est fragile.
Le travail d’Alexeief et Parker prend soudain une toute autre dimension. Et revoir, sous l’éclairage des paroles de Michèle Lemieux et Jacques Drouin, le «Nez» ou «Nuit sur le mont Chauve», deux chefs d’œuvres utilisant cette technique, nous transporte devant l’aventure même de l’animation. Il est certain que le but de cette exposition est atteint en démontrant le caractère incroyable de cette invention qui à l’heure du numérique impressionne toujours. Car si une épingle est un pixel d’écran et que cette notion nous est facile à comprendre, voir une fine aiguille de l’écran emprisonnée au sein de l’écran est bien plus troublant et nous ramène vers une notion simple mais essentielle: sans lumière, pas d’image.
Frédéric Glon